Dans le haut de Bouvines, il y a l’église Saint-Pierre et ses vitraux. Elle draine tous les regards : l’Histoire et la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) sont à ses pieds. Par contre, dans le bas du village, il y a un autre lieu historique, qui est particulièrement cher aux Bouvinois. C’est la fontaine Saint-Pierre.
On dit que Philippe-Auguste est venu s’y désaltérer, le dimanche 27 juillet 1214, avant de se précipiter à la rencontre de ses ennemis. Ce serait aussi à cet endroit qu’il aurait reçu le serment de fidélité de ses alliés. Du moins, c’est ce que raconte le 3e vitrail de l’église Saint-Pierre, une verrière offerte par la famille Deffontaines, les censiers de la Ferme de la Courte, qui ont aussi érigé la petite crypte-chapelle en briques, qui a pris le nom de fontaine Saint-Pierre. Elle est en bordure d’une de leurs autres propriétés, le « petit château », qu’on aperçoit de la route en venant de Sainghin. Il s’agit de l’ancienne demeure du second fils de famille, un autre personnage emblématique de Bouvines : le général Achille Deffontaines !
Déductible des impôts
Ajoutons à cela que la source a été réputée pour guérir les problèmes oculaire, et qu’on y est venu en pèlerinage jusqu’en 1974 : on comprend que les Bouvinois y soient si attachés ! La mairie de Bouvines ne s’y est pas trompée : elle entreprend la restauration de l’édifice. Budget : 100 000 E. Le conseil régional du Nord – Pas-de-Calais s’est penché sur l’affaire : il apporte 50 000 E. Le conseil général du Nord aussi : 30 000 euros. La commune, évidemment : 10 000 E. Et pour le reste, 10 000 E, il est fait appel à une souscription par l’intermédiaire de la Fondation du patrimoine. C’est là que le bât blesse !
L’association Bouvinembellie de Jean Brément a bien donné un coup de main pour décaisser le chemin qui mène à la fontaine, une entreprise est en train de l’empierrer. Mais les dons tardent à venir. On ne totalise que 1 500 euros pour l’instant. L’adjointe au maire chargée du dossier, Thérèse Hennebel, précise qu’il ne manque plus que 3 500 euros, parce que la Fondation du patrimoine double les montants perçus. Elle ajoute que les dons sont déductibles des impôts.
Et elle fait ses calculs : « Si nous avons un peu plus de cent personnes, lance-t-elle, qui donnent trente euros, soit dix euros nets après déclaration aux impôts, nous y sommes ! » Les travaux vont commencer avant la fin de l’année. Reste à faire passer le panier.
Et à espérer une nouvelle victoire, pour Philippe-Auguste ! • E. D. (CLP Voix du Nord)